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SNVI : Un véritable poids lourd de l'industrie mécanique

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SNVI : Un véritable poids lourd de l'industrie mécanique Empty SNVI : Un véritable poids lourd de l'industrie mécanique

Message  Farid Belkacemi Lun 20 Aoû - 23:58

Véritable poids lourd de l'industrie mécanique algérienne, la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) a réussi dès sa création à s'imposer en tant que leader régional dans sa spécialité et à bâtir un label grâce à ses produits de haute qualité et un service après-vente performant.

Née au début des années 1980 d'une restructuration de l'ex-Société nationale de cons-truction mécanique (SONACOME) qui regroupait onze entreprises publiques en son sein, toutes versées dans l'industrie mécanique, la SNVI approvisionne, depuis, le marché national en camions, bus et engins de travaux publics en tout genre. Le démarrage a toutefois été dur car le défi de maintenir les unités du constructeur français de camions «Berliet» en production après le départ de l'occupant français en 1962 n'était pas facile à relever, surtout pour un pays nouvellement indépendant, manquant de main-d'œuvre et d'encadrement qualifiés. Les colons avaient misé à l'époque sur l'incapacité des Algériens à faire fonctionner les unités industrielles et équipements après leur départ définitif vers la métropole à la fin de l’occupation. Mais le miracle se produisit. Grâce à la détermination d'une poignée d'ouvriers algériens, qui travaillaient déjà pour «Berliet», les machines ont été de nouveau remises en marche. Les usines, redevenues à cent pour cent algériennes, commençaient à assembler les premiers véhicules industriels «made in Algeria». Cet exploit est le résultat de la forte volonté et du nationalisme exceptionnel d'une génération d'Algériens qui avaient non seulement réussi à arracher l'indépendance de leur pays, colonisé durant 132 ans, mais aussi à engager sa reconstruction. La marque de la SNVI était désor- mais visible sur la majorité des camions et engins utilisés dans les centaines de chantiers lancés ici et là à travers le pays pour édifier l'Algérie libre. Qu'ils soient destinés au transport, aux travaux publics ou à des besoins militaires, les véhicules de l'entreprise étaient devenus incontournables. Qui des Algériens de l'époque n'éprouvait pas de la fierté en empruntant les fameux bus «Safir» ou en conduisant les increvables camions K66 et K120 de la SNVI qui sillonnaient le pays, assurant le transport des personnes et des marchandises. Pendant les années 1970 et le début des années 1980, l'âge d'or de la firme, le parc national de véhicules poids lourds était composé essentiellement de produits de la SNVI qui parvenait en ces temps- là à fabriquer annuellement plus de 6.000 unités. Les véhicules de la société, tous modèles confondus, étaient d'une grande utilité pour l'Armée nationale populaire (ANP), héritière de l'Armée de libération nationale (ALN), qui demeure l'un des plus gros clients nationaux de la SNVI (plus de 60% des produits de la firme sont destinés à l'armée). Les collectivités locales étaient elles aussi d'importants clients à qui la SNVI fournissait des véhicules adaptés à la nature de leurs missions de service public (transport des personnels et scolaire, ramassage des déchets ménagers, entretien des routes, etc.)

Un label international
La SNVI avait par ailleurs réussi à se faire un nom sur le marché mondial grâce à la robustesse et à la fiabilité de ses produits, et à la disponibilité de leurs pièces de rechange. Jusqu’à la moitié des années 1980, le siège social de l'entreprise et son usine de Rouiba (est d'Alger) ne désemplissaient pas de délégations étrangères venues s'enquérir de l'évolution rapide de l'industrie mécanique algérienne. Beaucoup d'entre elles n'hésitaient pas à passer commande pour acquérir des véhicules parmi la large gamme proposée par la SNVI. Pour marquer sa différence et honorer sa réputation de leader, l'entreprise avait lancé, à la fin des années 1970, la fabrication d'une série de nouveaux modèles de véhicules industriels. Ces camions, bus et engins, défiant toute concurrence, étaient écoulés sur le marché local mais aussi exportés vers de nombreux pays. Conçus pour rouler sur les terrains les plus accidentés, les robustes véhicules de la SNVI étaient tout particulièrement appréciés par une clientèle maghrébine, arabe et africaine. Des pays comme la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, le Sénégal, le Gabon, le Niger, le Mali et l’Irak sont restés des années durant de fidèles clients de la SNVI, qui a même exporté ses produits vers la France de 1986 à 1999. En remportant la deuxième édition du Rallye Paris-Dakar en 1980, grâce à la performance de son camion «M 210», la SNVI avait prouvé, une fois de plus, que ses produits n'avaient rien à envier à ceux des constructeurs occidentaux ou asiatiques. Ce franc succès réalisé dans une compétition aussi rude avait boosté le nombre de commandes introduites par les clients étrangers.

Une entreprise citoyenne
A l'instar des autres entreprises nationales, la SNVI a été affectée par la décennie noire, période durant laquelle elle avait enregistré une récession de l’activité et une chute des ventes sans précédent. Les unités situées dans les régions à forte activité terroriste ont été le théâtre d'actes de sabotage et de vandalisme. Soucieux de la sécurité de leur personnel, les responsables de la société étaient contraints de fermer provisoirement les unités enclavées. Cette situation d'insécurité porta un coup fatal à la santé financière de la SNVI. En 1994, la production annuelle de l’entreprise était de quelque 2.200 véhicules contre plus de 6.200 véhicules en 1981. De nombreux observateurs, au fait de l'évolution du monde entrepreneurial en Algérie, considèrent la SNVI comme l'une des entreprises natio- nales les plus citoyennes eu égard à sa mobilisation dans les moments difficiles et de bonheur que le pays a traversés depuis cinquante ans. Une entreprise spécialisée en industrie mécanique qui se lance, dès qu’elle est sollicitée par le gouvernement, dans la fabrication de chalets en bois pour reloger les sinistrés du séisme de Boumerdès en 2003 et ceux des inondations de Ghardaïa en 2008, est une première dans les annales des firmes du tiers monde. A l'occasion de la qualification historique de l'Algérie à la Coupe du monde de football de 2010, la SNVI avait construit un bus spécial à la hauteur de l’accueil triomphal réservé à la légendaire équipe nationale à son retour du Soudan, le 19 novembre 2009. En sillonnant lentement les rues d’Alger, le bus avait permis aux foules nombreuses d’applaudir les héros d'Oum Dourman qu’il transportait à son bord. La société a, par ailleurs, participé sans relâche au développement d'un tissu national de sous-traitance dans l'industrie mécanique. Ce donneur d’ordre, connu et reconnu, a également encouragé la création d'une association professionnelle regroupant l’ensemble des spécialistes de la sous-traitance mécanique et leur a offert un local au sein de son usine de Rouiba.

Un ambitieux plan de relance
La SNVI, qui a bénéficié en 2010 d'un ambitieux plan d'investissement destiné à renforcer sa compétitivité et à consolider ses parts de marché, est appelée à contribuer au lancement d'une construction automobile en Algérie, un défi que se sont lancé les pouvoirs publics pour répondre à la forte demande locale et réduire le coût des importations de voitures, sans cesse croissantes. Malgré ses récurrents problèmes de déficit budgétaire et de sureffectif (plus de 6.500 travailleurs), l’entreprise a de fortes chances de remonter la pente en raison notamment de sa popularité qui n’a pas pris une seule ride. Même si le marché national est inondé de véhicules d'importation, parfois non conformes aux normes requises, les produits de la SNVI restent très appréciés par les connaisseurs. Conscient du riche potentiel de cette entreprise, l'Etat l’a chargé depuis quelques années de mener des pourparlers «serrés» avec des leaders mondiaux de l'industrie automobile, à l'instar de l'allemand Volkswagen et du français Renault, tous deux intéressés par l'implantation d'usines en Algérie. Il n'est donc pas fortuit que la SNVI ait été choisie pour prendre part à deux des projets que le ministère de la Défense nationale a conclus en juillet dernier avec le fonds émirati «Aabar « et l'allemand Daimler Benz (partenaire technologique) pour construire des véhicules industriels en Algérie. Les deux projets, détenus à 51% par l'Algérie et 49% par le partenaire étranger, conformément à la loi en vigueur, produiront annuellement, à compter de fin 2013, quelque 16.500 véhicules industriels, dont 15.000 camions, de marque Mercedes-Benz. Ils permettront, selon les estimations, de multiplier par cinq la production actuelle de la SNVI qui a construit plus de 2.000 véhicules en 2011 d’un montant global de 20 milliards de DA.

Farid Belkacemi
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